Tuesday, September 19, 2006
L'actualité politique du Mexique est sans précédent, tant elle ubuesque.
A l'issue des élections législatives et présidentielles du 2 juillet dernier, on pouvait croire que le candidat libéral de droite Felipe Calderón (candidat du PAN, parti libéral et démocrate chrétien) deviendrait le successeur légitime de Vicente Fox dont le mandat s'achève le 1er décembre. Sa victoire fut confirmée le 6 juillet par l'Institut Fédéral électoral, mais elle fut engloutie tout cet été sous une vague de contestation impressionante des partisans de son opposant politique, le célèbre AMLO (Andrés Manuel López Obrador), leader de la gauche mexicaine et ancien maire de la capitale que beaucoup qualifient exagérément de Chavez mexicain. Le 5 septembre dernier, ce fut le tour du Tribunal Fédéral Electoral (Trife) de confirmer définitivement et à l'unanimité (7 juges) la victoire du Conservateur Calderón, récusée immédiatement par AMLO qui continue de dénoncer la fraude électorale donc il serait victime (Caldéron l'ayant distancé officiellement de 233,000 voix, soit 0,6% d'écart). La Maison Blanche a déjà salué le verdict du Trife et qualifié le scrutin de "juste et équitable". C'était attendu, car l'administration Bush avait clairement affiché sa préférence pour Caldéron, espérant que cela atténuerait le basculement socialiste de l'Amérique Latine (Lula au Brésil, Chavez au Vénézuela, Bachelet au Chili, Palacio en Equateur, Vázquez en Uruguay, Kirchner en Argentine)
AMLO ne l'entend pas de cette oreille et ne compte pas se laisser faire. "Je ne reconnaîtrai personne se prétendant chef de l'Etat en l'absence de la légitimité démocratique requise"! a t-il déclaré la semaine dernière à ses partisans sur le Zócalo, la place principale de Mexico. La gauche mexicaine le soutient sans frémir s'illustrant par des sittings civils et pacifiques qui auront duré 48 jours jusqu'à samedi dernier sur le Zócalo. Pourquoi samedi? Car le même jour se tenait sur le Zocaló la "Convention Nationale Démocratique" (1,2 million de délégués venus de tout le pays s'étaient inscrits), convoquée par AMLO, et qui l'a désigné "président légitime du Mexique". «C'est un jour historique. La convention a aboli l'actuel régime de corruption et de privilèges. Nous allons oeuvrer pour une nouvelle république. (...) C'est une réponse ferme et digne de la majorité des Mexicains à ceux qui les ont maintenus dans la pauvreté.». Le blocus des principales artères de la ville est donc achevé, les tentes du Zócalo ont été pliées.
La suite? Le 27 Septembre est prévue une journée nationale contre l'usurpation, des manifestations se tiendront à chaque apparition de Calderón, les entreprises qui ont financé sa campagne seront boycottées, bref tout ce qui pourra perturber l'accession au pouvoir du vainqueur "illégal" Calderón selon la gauche. AMLO compte même prendre ses fonctions le 20 novembre prochain, jour du 96e anniversaire de la révolution de 1910, et former un gouvernement parallèle dissident pour diriger le pays. Puis un grand rendez-vous national le 21.03.07. Ni plus ni moins.
Ca ressemble à un un grand "n'importe quoi", mais il sera intéressant de voir si le soufflet se dégonflera où si le Mexique connaîtra aussi sa révolution orange.
A y penser, Al Gore aurait pu faire dissidence contre Bush en 2002. Lui avait vraiment et officiellement gagné par le nombre de voix des citoyens. Pas des Grands Electeurs. Dommage.
A l'issue des élections législatives et présidentielles du 2 juillet dernier, on pouvait croire que le candidat libéral de droite Felipe Calderón (candidat du PAN, parti libéral et démocrate chrétien) deviendrait le successeur légitime de Vicente Fox dont le mandat s'achève le 1er décembre. Sa victoire fut confirmée le 6 juillet par l'Institut Fédéral électoral, mais elle fut engloutie tout cet été sous une vague de contestation impressionante des partisans de son opposant politique, le célèbre AMLO (Andrés Manuel López Obrador), leader de la gauche mexicaine et ancien maire de la capitale que beaucoup qualifient exagérément de Chavez mexicain. Le 5 septembre dernier, ce fut le tour du Tribunal Fédéral Electoral (Trife) de confirmer définitivement et à l'unanimité (7 juges) la victoire du Conservateur Calderón, récusée immédiatement par AMLO qui continue de dénoncer la fraude électorale donc il serait victime (Caldéron l'ayant distancé officiellement de 233,000 voix, soit 0,6% d'écart). La Maison Blanche a déjà salué le verdict du Trife et qualifié le scrutin de "juste et équitable". C'était attendu, car l'administration Bush avait clairement affiché sa préférence pour Caldéron, espérant que cela atténuerait le basculement socialiste de l'Amérique Latine (Lula au Brésil, Chavez au Vénézuela, Bachelet au Chili, Palacio en Equateur, Vázquez en Uruguay, Kirchner en Argentine)
AMLO ne l'entend pas de cette oreille et ne compte pas se laisser faire. "Je ne reconnaîtrai personne se prétendant chef de l'Etat en l'absence de la légitimité démocratique requise"! a t-il déclaré la semaine dernière à ses partisans sur le Zócalo, la place principale de Mexico. La gauche mexicaine le soutient sans frémir s'illustrant par des sittings civils et pacifiques qui auront duré 48 jours jusqu'à samedi dernier sur le Zócalo. Pourquoi samedi? Car le même jour se tenait sur le Zocaló la "Convention Nationale Démocratique" (1,2 million de délégués venus de tout le pays s'étaient inscrits), convoquée par AMLO, et qui l'a désigné "président légitime du Mexique". «C'est un jour historique. La convention a aboli l'actuel régime de corruption et de privilèges. Nous allons oeuvrer pour une nouvelle république. (...) C'est une réponse ferme et digne de la majorité des Mexicains à ceux qui les ont maintenus dans la pauvreté.». Le blocus des principales artères de la ville est donc achevé, les tentes du Zócalo ont été pliées.
La suite? Le 27 Septembre est prévue une journée nationale contre l'usurpation, des manifestations se tiendront à chaque apparition de Calderón, les entreprises qui ont financé sa campagne seront boycottées, bref tout ce qui pourra perturber l'accession au pouvoir du vainqueur "illégal" Calderón selon la gauche. AMLO compte même prendre ses fonctions le 20 novembre prochain, jour du 96e anniversaire de la révolution de 1910, et former un gouvernement parallèle dissident pour diriger le pays. Puis un grand rendez-vous national le 21.03.07. Ni plus ni moins.
Ca ressemble à un un grand "n'importe quoi", mais il sera intéressant de voir si le soufflet se dégonflera où si le Mexique connaîtra aussi sa révolution orange.
A y penser, Al Gore aurait pu faire dissidence contre Bush en 2002. Lui avait vraiment et officiellement gagné par le nombre de voix des citoyens. Pas des Grands Electeurs. Dommage.