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Thursday, November 10, 2005
Le parallélisme entre la situation en Irak et la guerre du Vietnam a souvent été l'objet de comparaisons, parfois discutables, mettant en exergue le bourbier inextricable dans lequel les forces d'occupation américaines se trouvent actuellement en Mésopotamie .
Ce parallélisme vient pourtant naturellement à l'esprit et de façon indiscutable depuis les révélations faites ce mardi 8 Novembre par La Stampa qui s'appuie sur le reportage "Un massacre caché" de la RaiNews diffusé le même jour en Italie, reprises depuis par bien d'autres medias.
On apprend donc que les Etats-Unis auraient utilisé lors de l'offensive massive de Falloujah en Novembre 2004 du Napalm au Phosphore Blanc, un agent chimique qui brûle la peau de manière irréversible et pénètre dans le corps.
A noter que cette information n'est pas un scoop en soi car, exemple parmi tant d'autres, en Italie toujours, Patricia Lombrosco dévoilait déjà cette affaire dans Il Manifesto le 25 septembre dernier en publiant une interview du marine Jymmy Massey (interview traduite de l'italien par Marie-Ange Patrizio ICI), vétéran de combats en Irak qui non seulement confirmait par son témoignage l'utilisation de Phosphore blanc mais allait jusqu'a affirmer que les Etats-Unis ont eu recours à de l'Uranium enrichi : "(...)la quantité d’uranium appauvri déjà utilisé en Afghanistan et maintenant en Irak est le double des tonnes employées dans la première guerre du Golfe". Et de rajouter "(...) c’est justement nous, les américains, qui sommes ceux qui ont employé des armes de destruction de masse contre la population irakienne. Nous sommes en train de nous rendre responsables d’un génocide en Irak."
Or cela, encore une fois, est en parfaite violation de la Convention de Genève de 1980 (Convention sur "l'interdiction ou la limitation d'emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou frappant sans discrimination", dont les champs d'application sont clairement détaillés dans le Protocole I relatif aux éclats non localisables, le Protocole II relatif à l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs, et enfin le Protocole III relatif à l'emploi des armes incendiaires).
En bref, afin de mettre fin à la menace fictive d'armes de destruction massive, les Etats-Unis ont envahi l'Irak en utilisant... des armes de destruction massive. Quant à la parodie de cour de justice instruisant le procès du dictateur irakien déchu, il ne faut pas oublier que parmi les griefs principaux figure le gazage des kurdes avec des armes chimiques.
La morale de l'Histoire serait donc que les crimes contre l'humanité sont répréhensibles, sauf lorsqu'on les commet avec pour finalité la Liberté et la Démocratie...
Belle démonstration... Si désormais Kim Jong-il ou Mahmoud Ahmadinejad veulent utiliser des armes nucléaires, ils n'auront qu'à annoncer que les objectifs sont le bien des peuples de leur région, la Liberté et la Démocratie, ça passera comme une lettre à la poste, et on n'aura rien à leur reprocher.
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Quelques liens afférents
Interview de Peter Kaiser de l'agence de l'ONU sur l'interdiction des armes chimiques
Enquête documentaire de la RaiNews
Organisation pour l'interdication des armes chimiques
Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l'emploi des armes chimiques et sur leur destruction (en format pdf ICI)
Courrier International: IRAK - L'armée américaine aurait utilisé du napalm contre Falloudjah
Le Nouvel Obs: Les Etats-Unis auraient employé des bombes au phosphore en Irak
 
posted by Amine at 5:55 PM |


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