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Saturday, June 21, 2008
En 1972, les nationalisations opérées par Saddam Hussein, pas encore président mais déjà général "honoraire", expulsaient de facto les compagnies pétrolières occidentales d'Irak. Le développement économique, industriel et social qui s'ensuit est sans précédent. Jusque là tout va bien. Ou presque. Les Majors du pétrole n'ont jamais vraiment digérer le coup.
Puis Saddam monte au pouvoir en 1979, avec l'assentiment appuyé ou feint des Puissants. Il devait rester leur pion.. Il n'a pas joué le jeu, et les enjeux, aussi, ont changé.
On connaît la suite. L'Irak connaît aujourd'hui une nouvelle colonisation. Si si. Donc il faut bien se partager le gâteau, c'est le bon moment, le pétrole flirte avec les 140 dollars, et selon toute vraissemblance pourrait atteindre les 175 d'ici la fin de l'année
Jeudi 19 juin, le porte-parole du Ministry of Oil en Irak déclarait que son pays ("son"? hum) allait signer des contrats d'exploitation avec les Majors, sans vouloir citer lesquels.
On le sait depuis, le 30 juin, Royal Dutch Shell, Total, BP et ExxonMobil signeront des contrats de maintenance et d'assistance technique avec leurs représentants sur place... euh, pardon je m'égare, "avec le gouvernement irakien". Or ces "Service Agreements" sont systématiquement le liminaire auquel succède un vrai contrat pluri-annuel d'exploitation.
Leila Benali, (rien à voir avec l'épouse du président Tunisien) directrice au Cambridge Energy Research Associates' Middle East and Africa Department (et avant cela? Ecole Mohammadia d'Ingénieurs/Ecole Centrale de Paris/Sciences-Pô, puis Schlumberger), rappelle très justement: "Everybody is waiting for the big prize - the giant fields in the south. There have been a lot of talks between the authorities and the companies about whether they will receive contracts once their service agreements have ended, or if they will still have to compete with other companies. So of course it's an attempt to gain a foothold in an effort to win the big prize everybody is hoping for."
Big Prize. Quand on sait que le sous-sol irakien contient 115 milliards de barils (estimation non actualisée, on soupçonne plus), et que sa production quotidienne est volontairement limitée aujourd'hui à 2,5 millions de barils/jour (qui pourrait très vite
passer à 3 millions, l'Arabie Saoudite ayant elle-même décidé cette semaine une hausse de 200.000 barils/jours), on comprend mieux cette belle carotte de Big Prize.
Business as usual, no big deal? Faux. Les propositions de nombreux groupes (46 au au total) dont des chinois, indiens et russes ont été rejetées, sans même prendre le temps de les étudier ni d'ouvrir leurs dossiers.

Aucun appel d'offres, il s'agit d'adjudication de gré à gré pour des contrats publics données aux occidentaux qui (sic) "qui ont grâcieusement conseillé et formé le Oil Ministry" ces trois dernières années.

No big deal? No... No bid-deals.
"We are bringing freedom to Irak", n'est-il pas?

Beurk.

Credit photo: Moises Saman for The New York Times.

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posted by Amine at 2:08 PM |


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