Sunday, October 08, 2006
"N'ayez pas peur! De quoi faut-il ne pas avoir peur? Avant tout de faire la vérité sur nous-mêmes." Jean-Paul II, dans Entrez dans l'espérance.
Equation simple.
C'est bien connu, la nature a horreur du vide. Alors lorsque les politiques sont vides et n'ont rien à proposer pour contrecarrer la précarité et les déséquilibres sociaux de leur population, ils tirent le joker de la peur pour faire diversion.
Deux mois après le complot, présenté comme tel, ourdi au Royaume Uni par une vingtaine de ressortissants britanniques d'origine pakistanaise, beaucoup trop de questions restent sans réponse sur les attentats déjoués à Londres qui visaient des avions en partance pour les Etats-Unis.
Au début du mois d'Août en effet, les médias internationaux relayaient sans relâche les informations émanant des gouvernements Américain, Britannique et Pakistanais faisant état d'un risque imminent d'attentats à dimension planétaire visant des avions, sans pour autant apporter une quelconque preuve si ce n'est l'usage intempestif du "conditionnel" ou le recours à "l'intime conviction" des parties concernées.
A aucun moment il n'a été prouvé qu'un des suspects arrêtés avait un billet en partance sur les vols incriminés.
A aucun moment il n'a été expliqué comment des explosifs liquides d'une nouvelle nature pourraient être activés en plein vol. Quand ce point a été soulevé devant le porte-parole du 10 Downing Street, les réponses "de source fiable non autorisée" expliquaient que les services secrets de Sa Majesté Elisabeth II souhaitaient attendre jusqu'au dernier moment pour confondre les terroristes en flagrant délit aux aéroports en possession d'explosifs liquides. Ce serait la Maison Blanche qui aurait décidé de précipiter les choses et d'arrêter les suspects sans délai avant même qu'ils ne s'aprêtent à passer à l'action. Et au passage de veiller à bien médiatiser l'opération.
A aucun moment les supputations de financement de groupuscules pakistanais, bases arrières des fomenteurs du mal - n'y voyez-là aucun jeu de mots fallacieux -, n'ont pu dépasser les qualificatifs de probable ("likely") pour venir accuser les différents transferts de fonds opérés du Royaume-Uni vers le Pakistan pour aider les victimes des tremblements de terre du mois de Juillet. Encore une fois, ils "auraient" servi à préparer les attentats depuis Islamabad.
A aucun moment Tony Blair n'a pu expliquer comment il a pu décider de partir sereinement en vacances début Août alors que son pays, ses services secrets l'en avaient informé, était à la veille d'une catastrophe qui aurait pu se révéler bien plus importante que celle du 11 Septembre 2001.
Tout cela sent le souffre.
Il n'est donc pas interdit de douter. Il n'est pas interdit, en utilisant aussi le conditionnel, d'avoir l'intime conviction que les gouvernements britannique et américain auraient crée de toute pièce cette menace imminente. N'est-elle pas intervenue en plein milieu de l'offensive israëlienne au Liban? Au moment aussi où une note (une fuite?) de l'Ambassadeur Américain à Bagdad était publiée sur bien des journaux et faisait état d'une perte de contrôle totale des militaires américains dans le bourbier irakien et d'une guerre civile inter-religieuse devenue réalité en Irak? Au moment aussi où les critiques contre Tony Blair, émanant de son propre camp, Gordon Brown à leur tête, ne s'interrompaient pas un seul jour?
Tout cela, finalement, ressemblerait étrangement à une belle diversion.
"Dans ce moment de panique, je n'ai peur que de ceux qui ont peur". Victor Hugo, dans Choses vues.
Equation simple.
C'est bien connu, la nature a horreur du vide. Alors lorsque les politiques sont vides et n'ont rien à proposer pour contrecarrer la précarité et les déséquilibres sociaux de leur population, ils tirent le joker de la peur pour faire diversion.
Deux mois après le complot, présenté comme tel, ourdi au Royaume Uni par une vingtaine de ressortissants britanniques d'origine pakistanaise, beaucoup trop de questions restent sans réponse sur les attentats déjoués à Londres qui visaient des avions en partance pour les Etats-Unis.
Au début du mois d'Août en effet, les médias internationaux relayaient sans relâche les informations émanant des gouvernements Américain, Britannique et Pakistanais faisant état d'un risque imminent d'attentats à dimension planétaire visant des avions, sans pour autant apporter une quelconque preuve si ce n'est l'usage intempestif du "conditionnel" ou le recours à "l'intime conviction" des parties concernées.
A aucun moment il n'a été prouvé qu'un des suspects arrêtés avait un billet en partance sur les vols incriminés.
A aucun moment il n'a été expliqué comment des explosifs liquides d'une nouvelle nature pourraient être activés en plein vol. Quand ce point a été soulevé devant le porte-parole du 10 Downing Street, les réponses "de source fiable non autorisée" expliquaient que les services secrets de Sa Majesté Elisabeth II souhaitaient attendre jusqu'au dernier moment pour confondre les terroristes en flagrant délit aux aéroports en possession d'explosifs liquides. Ce serait la Maison Blanche qui aurait décidé de précipiter les choses et d'arrêter les suspects sans délai avant même qu'ils ne s'aprêtent à passer à l'action. Et au passage de veiller à bien médiatiser l'opération.
A aucun moment les supputations de financement de groupuscules pakistanais, bases arrières des fomenteurs du mal - n'y voyez-là aucun jeu de mots fallacieux -, n'ont pu dépasser les qualificatifs de probable ("likely") pour venir accuser les différents transferts de fonds opérés du Royaume-Uni vers le Pakistan pour aider les victimes des tremblements de terre du mois de Juillet. Encore une fois, ils "auraient" servi à préparer les attentats depuis Islamabad.
A aucun moment Tony Blair n'a pu expliquer comment il a pu décider de partir sereinement en vacances début Août alors que son pays, ses services secrets l'en avaient informé, était à la veille d'une catastrophe qui aurait pu se révéler bien plus importante que celle du 11 Septembre 2001.
Tout cela sent le souffre.
Il n'est donc pas interdit de douter. Il n'est pas interdit, en utilisant aussi le conditionnel, d'avoir l'intime conviction que les gouvernements britannique et américain auraient crée de toute pièce cette menace imminente. N'est-elle pas intervenue en plein milieu de l'offensive israëlienne au Liban? Au moment aussi où une note (une fuite?) de l'Ambassadeur Américain à Bagdad était publiée sur bien des journaux et faisait état d'une perte de contrôle totale des militaires américains dans le bourbier irakien et d'une guerre civile inter-religieuse devenue réalité en Irak? Au moment aussi où les critiques contre Tony Blair, émanant de son propre camp, Gordon Brown à leur tête, ne s'interrompaient pas un seul jour?
Tout cela, finalement, ressemblerait étrangement à une belle diversion.
"Dans ce moment de panique, je n'ai peur que de ceux qui ont peur". Victor Hugo, dans Choses vues.
posted by Amine at 1:30 AM |
1 Comments:
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Post a CommentDe l’art d’user et d’abuser de la politique de la peur. J’ai même oublié cet événement !
Joli décryptage Amine.
A propos de la citation de Jean Paul II. Le soir du 21 Avril un certain Jean Marie commença son discours par « N ‘ayez pas peur! » essayant d’imiter le pape après avoir fait de la peur de l’étranger un efficace argument de campagne.
Et quelque chose me dit que cela recommence.